MUR APIER - AUTOROUTE DU SOLEIL A8
Les apiers familiaux sont constitués d’une dizaine de ruches placées dans des murs de soutènement ou de clôture. Suffisant au besoin d’une seule famille, ils assuraient une production agricole d’appoint qui participait à la consommation autarcique caractéristique d’une économie agro-pastorale au même titre que la basse-cour, le potager et le verger. Répartis essentiellement dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, ils datent probablement des XVIIIe et XIXe siècles.
Faîtes une halte sur l'aire de repos de Ventabren sud et accédez à la partie haute du parking de l'aire.
Aller comme si vous quittiez l'aire, mais tourner sur votre droite avant de vous engager sur la voie d'accélaration de l'A8. Remonter sur une centaine de mètres et le mur apié se trouve sur votre gauche, signalé par un panneau indicateur.
Autrefois, l'apié, le mur à abeilles ou brusc en provençal, était un mur en pierre sèche dans lequel des niches destinées à recevoir des ruches étaient aménagées.
Selon l'importance du rucher les niches pouvaient être dans le mur d'une restanque, d'une maison ou faire l'objet d'une construction spécifique comme les enclos à apiés.
Les niches reçoivent des ruches, souvent en bois ou en écorce de chêne-liège.
L'implantation de l'enclos et des niches n'est pas choisie au hasard. Si possible, le muret recevant les ruches aura été placé dans les conditions suivantes : à l'abri des vents dominants et à l'ombre. Les colonies d'abeilles se trouvent bien à l'ombre des arbres et même, souvent dans un verger ou dans un bois, ce qui est en définitive leur station naturelle, à condition que ce soit près de la lisière du bois.
En effet, les abeilles souffrent d'une trop grande chaleur et il peut arriver que la cire des rayons se ramolisse.
Dans beaucoup d'autres contrées les cultivateurs ont donné comme logement aux abeilles une enveloppe de forme arrondie, souvent pointue vers le haut, parfois de forme basse, et fabriquée soit avec de la paille de seigle, soit avec des branches flexibles d'osier entrelacées.
Chaque ruche est recouverte d'un capuchon de paille qui la protège de la pluie et des variations de température. C'est cette forme de ruche posée sur des trétaux pour lutter contre l'humidité, adossée contre un muret et non incorporé dedans ou une palissade, qui est la plus répandue.
Afin de consolider les bâtisses, l'on mettait dans ces ruches des baguettes de bois disposées en travers à l'intérieur de celles-ci.
Les principaux apiés encore visibles se trouvent dans le pays varois du Verdon. La commune d'Aups (Var) en compte une quinzaine, mais c'est à Cornillon-Confoux (Bouches-du-Rhône) qu'on trouve le plus long mur à apiés, il mesure 60 m de long et compte pas moins de 35 niches à ruche.
Les abeilles à l'état naturel établissent le plus souvent leurs colonies dans les vieux troncs creux des arbres ; aussi, la première idée de ceux qui ont cherché à "cultiver" les abeilles a-t-elle été sans doute d'installer un essaim dans les conditions naturelles.
Un simple tronc d'arbre creusé à l'intérieur, scié en haut et en bas et recouvert d'une plaque de bois ou d'une grosse pierre, telle était la première ruche primitive.
Dans nos régions méditerranéennes, là où croît le chêne-liège en abondance, l'écorce épaisse et imperméable de cet arbre a été une préférence pour employer celle-ci pour servir d'enveloppe à l'habitation des abeilles. C'est déjà une ruche plus travaillée que le simple tronc d'arbre.
Ailleurs, et particulièrement en pays montagneux, on a construit des ruches plus hautes que larges, formées simplement d'un assemblage de quatre planches avec un couvercle cloué par dessus. Voilà une description que fait l'écrivain Marcel Scipion dans son livre "Le clos du roi" :
"Nos brusc étaient des troncs de saule ou de peuplier [...]. On les choisissait de préférence déjà un peu creusés à l'intérieur, quand au cours des années le pic-vert y a fait son trou qu'utilisent ensuite les écureuils [...]. On tronçonnait alors ces arbres à un mètre du sol, puis à la gâche, on agrandissait le trou intérieur et on bouchait une des extrémités par une planche qu'on collait. Au mois de mai, au moment des essaims, on mastiquait les trous et les fentes du bois avec de l'argile. Ensuite on urinait dans le brusc et on frottait bien le bois intérieur avec une poignée d'herbes aromatique : du thym en particulier. L'essaim était jeté dans une casserole par le bas, c'est-à-dire, par l'extrémité libre, et le soir, on redressait le tout sur une grosse pierre plate".
Source : Le Grand Almanach de la Provence 2012 - Geste Editions et sur internet le site "Les saute-collines".
En savoir beaucoup plus sur les abeilles, les ruches
Visitez ce site très imagé et fort documenté sur l'apiculture
Sources & Remerciements
Pascal Gaudin - Vinci Autouroute
Xavier Dischert (Apiculteur)
RandoJP
Colette Dijoux (pour sa collection de photos - articles de presses - gravures)
Pour en savoir plus sur l'histoire de Ventabren se reporter aux ouvrages consacrés à la commune.
(Bibliographie sur Ventabren - Livres disponibles à l'Office de tourisme du village ou à la bibliothèque municipale).
LE "VIEUX MOULIN" (Façon moulin de Daudet à Fontvieille)
SEM (Société des Eaux de Marseille)
Dessin M. Arnoux
L'EAU SOURCE DE VIE
Depuis son origine, Ventabren-village a toujours été confronté à un problème crucial, un problème vital : le manque d'eau.
Avec acharnement, la population, les élus successifs ont fait face à ce problème de survie. Ils ont fait preuve, au cours des siècles, d'efforts quotidiens pour se procurer l'eau nécessaire aux ménages et aux bêtes, et se sont livrés à des prodiges d'imagination. Ils ont envisagé successivement diverses solutions pour régler ce problème primordial sans jamais se décourager.
Depuis 1783, c'est un long chemin semé d'embûches, d'espoirs, de déceptions qui débouchera, à force d'obstination et de persévérance, sur un heureux dénouement dont la population ventabrennaise bénéficie encore à ce jour !
Les textes qui suivent sont pour la plupart, empruntés aux archives municipales. Ils reflètent les préoccupations constantes d'alimentation en eau pour le village. Il est question, au hasard de ces documents, de fontaines, de puits qu'il ne nous est pas souvent facile de situer. Les habitants de l'époque savaient où ils se trouvaient mais ils ont négligé de nous laisser le message.
Ce qui donne pour une population de six cents habitants trois mille litres d'eau ou au moins deux mille cinq cents et qu'outre le puits, il offrait à côté de la vieille fontaine (dont l'eau n'est potable que pour les bêtes) à indiquer une autre fontaine qui débiterait pour les besoins des habitants un volume d'eau potable pour le moins égal à celui de la vieille fontaine .Cette découverte, en cas d'insuffisance du puits au plus fort de la sécheresse, serait très avantageuse pour les habitants qui épargneraient ainsi, pour allerà l'eau, la moitié du chemin..." Le conseil municipal est d'avis d'accepter sous réserve d'obtenir des fonds du département.
1874
Considérant qu'il est très pénible pour les personnes peu aisées du pays d'aller chercher l'eau potable au puits communal de Laboëou, situé à 500 mètres du pays et avec une rampe de 30 pour cent, d'ête obligées de porter des cordes pour pouvoir puiser de l'eau, le maire émet l'avis qu'il ne pourrait pas être fait de répartition plus équitable des fonds des amendes de police correctionnelle, que d'accorder à la commune de Ventabren une somme de trois cents francs pour l'établissement d'une pompeà ce puits communal de Laboëou et des bâtisses nécessaires pour cette pose. (Le Maire : Laplace Aimé).
Puits de Laboëou
Ventabren vers 1930. Entrée du village vue de l'est : Puits de la Muse, Rue du Puits de la Muse et à droite au-delà du portail ancien moulin à huile transformé en salle des fêtes et siège du Groupe Artistique créé en 1928
La commune prévoit de procéder au "creusement d'un puits dans la propriété Giraud" et à l'achat de cette propriété.
Ce puits ne serait situé qu'à 200 mètres du pays et il serait établi sur les bords du nouveau chemin vicinal qui se construira sur la fin de l'année 1875.
Le géologque Rogier et les divers experts en cette matière, après avoir examiné la position des lieux, ont tous été unanimes depuis 1861 pour déclarer que cette propriété, située en contre-bas du village, pourrait contenir un puits pour offrir aux besoins de tous ses habitants.
Où se trouvait ce puits ? a-t-il été creusé ?
Nous n'avons pas de réponse, mais serait-ce le puits de la Muse ?
Ventabren vers 1925. Entrée du village vue de l'est : Monument aux Morts (construit en 1921 sur l'emplacement d'un puits), à l'arrière Puits de la Muse (condamné en 1965), Rue du Puits de la Muse et à droite, au-delà du portail, ancien moulin à huile (transformé en salle des fêtes en 1928)
"Considérant que la population agglomérée du village de Ventabren qui était, il ya 80 ans, de 800 habitants n'est plus que de 250 et attribuant la cause de cette perte de population au manque d'eau et aux chemins trop scabreux pour y arriver.
Les gouvernements qui se sont succédés jusqu'en 1872 pour remédier à ce fâcheux état, ayant consacré certaines sommes qui ont été sans résultat, avec creusement de plusieurs puits sur les hauteurs.
Considérant que le projet de 20.000 Francs, étudié en 1863 ne peut pas avoir lieu attendu que le canal de Marseille est trop bas et que l'autre projet ramasse les eaux pluviales des collines dans un bassin quoique coûteux, est d'une réussite très douteuse et qu'il n'y a plus à y penser..."
6 Août 1875
Le puit communal de Laboeou, et les Bastides des Ricards, nécessitant le placement d'une pompe, nous avons dressé le présent devis estimatif de ces travaux pour être joint à la délibération de la Commission Municipale de Ventabren.
Le Maire - Laplace Aimé.
17 Octobre 1875
La Dame Audran, épouse Feautrier, demande en revendication des terrains dont elle soutient avoir la propriété exclusive et sur lesquels existent, depuis un temps plus qu'immémorial, un puits dit du Sauze et un relag de 8 mètres, tout autour dont les eaux, ayant toujours servis à l'usage commun des habitants sont évidemment une dépendance du domaine public municipal imprescriptible de sa natur, comme le sol où elles naissent et prennent leur écoulement naturel...
Le maire conteste cette demande et est approuvé par tout son conseil municipal.
Après des années durant lesquelles des projets ont plus ou moins été avancés, une véritable solution allait progressivement se concrétiser. C'est par le biais de la fourniture d'un Moulin à Vent, d'une pompe et du mouvement qui allaient constituer la base d'une installation qui fonctionne toujours de nos jours.
En 1924, l'arrivée l'éléctrification de la commune mit un coup d'arrêt à l'utilisation de ce moulin avec la force du vent.
Des adaptations furent apportées pour améliorer le fonctionnement du moulin avec l'énergie électrique.
En 1964,ce moulin achève complètement sa mutation pour devenir un moulin "à la Daudet".
Dès lors, et après de nombreuses transformations et adaptations,
cette installation remplit désormais deux fonctions bien distinctes :
- l'une purement esthétique, contribuant ainsi à conserver
l'identité provençale de Ventabren
- une seconde, totalement opérationnelle et fonctionnelle, celle de
faire fonction de station de relevage. Cette installation fait l'objet
d'un entretien et contrôles régulier par la compagnie des eaux
en charge de distribuer le "précieux liquide" sur la commune.
1894
SOURCES - REMERCIEMENTS
Madame Evelyne DURIN pour son ouvrage "Ventabren autrefois"
En vente à l'office du tourisme de Ventabren
Madame Colette DIJOUX
Pour la mise à disposition de ses documents iconographiques