D'après Max Sauze
Itinéraire poétique 1998, œuvre conceptuelle et touristique
LE CONCEPT
Cette ligne virtuelle est un dessin. Ce dessin représente un Homme qui marche en lisant.
Son contour détermine un itinéraire de 3500 km. Une borne est déposée tous les 15 km environ.
Il y a 250 bornes. L'une d"entre elles, la borne n° 15 est située à Ventabren. Elle a été inaugurée le samedi 8 janvier 2000 à 16 h 00 devant la bibliothèque municipale de la commune. Cette borne fait partie des bornes officielles concues par l'artiste mais ce n'était pas prévu: elle devait être sauvage.
Ces bornes, ponctuant l’espace, symbolisent chaque lettre d’un texte invisible et silencieux qui serait écrit tout le long de cette ligne. Elles mesurent 27 cm x 27 cm et sont constituées de livres, en partie scellés dans du béton.
Le présent concept est préservé à l’intérieur de la borne dans un étui inaltérable.
Une plaque de cuivre gravée identifie et personnalise chacune d’elles.
Lors de la réalisation de l’Homme qui marche, qui lit, les bornes sont posées de manière officieuse ou de manière officielle.
La pose officieuse d’une borne ne répond qu’au besoin d’expression créative de l’artiste.
Ses contraintes imposent que le dépôt de chaque borne se fasse de telle sorte qu’elle ne soit pas visible de façon évidente mais qu’il soit toutefois possible de la découvrir et qu’elle soit scellée afin de ne pas être déplaçable.
Il s’agit là d’un acte intimiste, souvent solitaire et le choix est déterminé par la reconnaissance d’un lieu signifiant. Le tracé originel est rigoureusement respecté, au plus prés de ce que la nature autorise.
La pose de la borne peut répondre à une demande officielle. Elle se fait alors dans un cadre institutionnel. Dans ce cas, il se crée des rencontres, des partenariats, des échanges, des collaborations avec les centres culturels, (musées, bibliothèques, médiathèques, groupes scolaires, associations diverses etc…).
Borne de Saint Côme d'Olt (Aveyron)
Ainsi, conjointement à l’élaboration de cette œuvre, ces rencontres donnent lieu à des événements parallèles.
Du fait de ces opportunités favorables au développement de l’œuvre, la position de la borne peut se trouver au-delà de la marge de tolérance, autour de la ligne idéale. Ces institutions devenant des partenaires sympathisants par leur adhésion au projet, participent de plein droit à la composition de l’événement.
D’une manière générale les bornes sont à portée de main, ainsi le hasard des rencontres fait qu’elles peuvent être touchées, détériorées, voire volées.
L’artiste prend ce risque et accepte cette réponse
L’artisan sur métal franco-algérien Max Sauze est né en 1933 à Alger. Il étudie à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts d’Alger (1953-1956) et à l’Ecole Camondo de Paris (1956-1959). Peu de temps après, il commence à produire ses propres designs dans un petit atelier d’Alger. En 1963, il déménage à Eguilles, près d’Aix-en-Provence.
En 1968, Max Sauze fonde son entreprise de travail sur aluminium, où il crée des luminaires dynamiques et sculpturaux. Ses designs sont souvent réalisés à partir de couches d’aluminium tissées et pliées sur des structures en fils de fer. Ce procédé de production lui vient de ses perspectives spirituelles et de son goût pour l’essence naturelle de la vie.
Les designs les plus célèbres de Max Sauze portent des noms de constellations ou de corps saints, comme le Cassiopeia Chandelier (ca. 1969), initialement conçue pour le Palais des Congrès d’Aix-en-Provence. Parmi ses designs remarquables, on compte le Orion Chandelier (ca. 1967) présenté au Salon des Artistes Décorateurs, la Uranus Table Lamp (ca. 1970) et les Isocele Nesting Tables (années 1970).
L’œuvre de Max Sauze est très variée : sculptures, jardins, céramiques, luminaires, architectures, livres. Elle est représentative de la renaissance de l’artisanat des années 1960 et 1970. On le considère souvent comme un précurseur du post-modernisme. Bien qu’il soit à la retraite, Max Sauze vit toujours à Eguilles, où le public peut admirer son jardin.
Son fils, Sébastien Sauze, a pris la tête de l’entreprise familiale et réalise les designs de son père à la main.
Cette œuvre est un itinéraire poétique qui consiste à occuper l’espace en déposant des bornes le long d’une ligne virtuelle couvrant le territoire français.
Inauguration de la borne n°15 le samedi 8 janvier 2000