Comment définir ce que sont les chemins de Saint Jacques de Compostelle ?
Et bien le plus simplement en disant que ce sont différents itinéraires empruntés par les pélerins pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne.

Mais que représente ce périple ?
Le pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle est l'un des trois grands pèlerinages de la chrétienté avec ceux de Rome et de Jérusalem. Il doit son origine à la résistance contre l'invasion musulmane. Dès le IXème siècle, Saint-Jacques devient le patron de l'Espagne et le symbole de la reconquête sur l'Islam.

Pourquoi se rendre à St Jacques ?
Pour rendre hommage à Saint-Jacques qui alla évangéliser l'Espagne avant de revenir en terre sainte, à Jérusalem, où il fut décapité.

Pourquoi effectuer une telle démarche ?
Avant tout pour accomplir un retour aux sources de la vie à travers la foi. Celui-ci est à la fois un temps de prière et de pénitence, un temps de réflexion sur nos actes, une démarche de conversion commune et individuelle ainsi que l'expérience d'une vie fraternelle.

Pourquoi la coquille Saint-Jacques ?
Elle tire probablement son nom des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui l'accrochaient à tout ce qu'ils emportaient : sac, chapeau, bâton ou cape. Saint Jacques, l'un des apôtres, aurait en effet été pêcheur sur le lac Tibériade et la coquille devint l'un de ses attributs dans ses représentations. Elle permettait de se distinguer des autres voyageurs, elle avait un pouvoir protecteur, et autorisait aussi de boire dans les fontaines ou de demander l'aumône, car à la vue de la coquille, la charité était, à une certaine époque,  un acte obligatoire.
C'est ainsi que depuis, les pèlerins suspendent une coquille à leur sac ou à leur bâton…et c'est la raison pour laquelle le balisage des chemins de Compostelle est notamment réprésenté par un symbole en forme de coquille.

Le but de cette courte présentation n'est pas de décrire les détails historiques liés à ce pélerinage jacquaire, mais de donner un peu de contexte afin d'aborder et comprendre plus facilement ce que représente les chemins vers Saint Jacques de Compostelle et de découvrir les différents itinéraires qui traversent la France et plus particulièrement la commune de Ventabren.

Combien de "routes" en France ? Elles sont au nombre de 4 "historiques" qui partent de :

     
     - Paris (via Turonensis)
     - Vezelay (via Lemovicensis)
     - Le Puy en Velay (via Podiensis)
     - Arles (via Tolosana)

C'est cette dernière, la via Tolosana qui retient tout particulièrement notre attention du fait qu'elle traverse la région Provence-Alpes-Côte d'Azur dont la commune de Ventabren.

A noter que la via Tolosana est précédée par :

     - la via Domitia qui va du col de Montgenèvre en Arles.
     - la via Aurelia qui va de Menton en Arles.

C'est donc la partie du "Chemin" qui traverse la commune de Ventabren qui est plus particulièrement détaillée sur cette page.

HISTORIQUE DU CHEMIN DANS LES BOUCHES DU RHÔNE

LES ORIGINES

Tout commence il y a une vingtaine d'années, en 2013 !

Il n‘existait pas d’itinéraire décrit empruntant des chemins ou des sentiers pour permettre aux pèlerins originaires de Marseille de rejoindre Arles point de départ historique pour Saint Jacques de Compostelle ou pour se raccorder sur les voies qui venaient d’Italie par Menton ou par le col du Montgenèvre près de Briançon.

L’association s’est employée à en chercher un d’abord par une voie sud qui passait par Martigues et Fos sur Mer. Puis par une voie nord passant par Salon de Provence et les contreforts des Alpilles, itinéraire qui fut retenu en définitif et que l’on dénomma Voie Phocéenne.

DEMARCHES ENTREPRISES

Si l’on peut marcher sur tout chemin ou sentier public les baliser et établir des cartes demandent au préalable un certain nombre de démarches.

Il faut commencer par consulter le cadastre pour s’assurer que l’itinéraire n’emprunte pas des voies privées, puis il convient d’établir des cartes au 1/25000ème.

Cela permet ensuite de déposer un dossier de demande de balisage auprès des mairies (il y en a 10 sur notre tracés) ou auprès du Conseil Général pour les terrains qui lui appartiennent en propre.

Pour ce qui concerne Ventabren, c'est durant la mandature de Claude FILIPPI, que la municipalité a accordé, le 3 décembre 2012, le droit de baliser le chemin passant sur le territoire de la commune.

Une fois les autorisations obtenues il faut rédiger un guide pour décrire ce chemin, le baliser et rechercher les hébergements possibles.

LA VOIE PHOCEENNE

Le point de départ c’est l’église des Accoules située près du Vieux-Port derrière la mairie de Marseille. Il n’a pas été possible de baliser la voie dans la partie urbanisée de Marseille qu’il convient de traverser à l’aide du simple descriptif. Après le quartier de Sainte Marthe et celui de la Batarelle, le chemin s’engage sur le versant  sud de la chaîne de l’Étoile qu’il franchit près des antennes de la télévision, avant de redescendre sur Septèmes, Plan de Campagne et Cabriès. On longe ensuite le lac du Réaltor, l’aqueduc de Roquefavour, Ventabren, Coudoux, La Fare les Oliviers, pour arriver à Salon. Juste avant on rejoint l’antique voie Aurelienne qu’emprunte le sentier de grande randonnée venant d’Italie par Menton  le GR 653.

Le balisage bleu et jaune parfois avec des coquilles symbolisées, s’arrête là pour laisser place aux couleurs rouges et blanches des GR.

Après Salon on se dirige vers les Alpilles,  Eyguières, Aureille, Maussane, Fontvieille (ou on trouve l’autre GR venant d’Italie par le col du Montgenèvre) puis l’abbaye de Montmajour et Arles.

Le chemin et la description d’un itinéraire totalement nouveau se situe donc entre Marseille et Salon. Mais pour éviter au pèlerins de se munir de multiples documentations, le chemin décrit pour la Voie Phocéenne va jusqu’à Arles et même Saint Gilles par la digue de la rive gauche du petit Rhône. Saint Gilles c’est le point d’éclatement des chemins de Compostelle qui continue vers Vauvert puis Montpellier, et de la voie Régordane qui monte vers le Puy-en-Velay par Nîmes et Alès.

Le descriptif du chemin entre Marseille et Saint-Gilles est disponible sur le site de l’association APPC.

MAINTENANCE DU CHEMIN

Elle est de deux ordres : tout d’abord prendre en compte les déviations imposées par des travaux de grande ampleur ou par des destructions d’ouvrage, puis contrôler chaque année le bon état du balisage qui dans l’ensemble est bien respecté mais qui peut se détériorer naturellement.

Ensuite avec l’aide des autres associations régionales, celles des Alpilles à Salon et celle d’Arles notamment, vérifier la pérennité des hébergements cités dans le descriptif. Il y a en effet de très régulières modifications à apporter, notamment du coté des hébergements possibles chez les particuliers. Car comme partout l’avenir d’un chemin c’est en partie celui de ses hébergements.